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Jn in China
23 octobre 2012

Parfum d'Europe

roma

 

MANTES

 

Profitant de vacances prolongées entre deux emplois, qui ressemblent de plus en plus à un congé sabbatique, je suis retourné en France, rentré au bled, regagné mes pénates, « hui guo le » en mandarin, les expressions ne manquent pas. « Le Chinois » is back.

L’accueil toujours très chaleureux de la part de ma famille et de mes amis proches me donne l’impression d’être un privilégié. A l’approche de chaque retour au pays mon père dit que je suis attendu comme le loup blanc. Je suis reçu comme un prince.

Comme si vivre à l’étranger était un exploit, comme si les milliers de kilomètres parcourus me valaient une hospitalité particulière. Je reviens en héros. Je fais pourtant parti de la maison. Je suis un membre de la famille et j’habite de l’autre côté de la planète. Sentiment paradoxal.

Je me suis régalé lors de plusieurs festins – notamment « une raclette de bienvenue » et une « de départ » qui sont devenues une institution. On savoure bien mieux les plats de chez nous après huit mois de privation (ça vaut aussi pour tout le reste). Les mets que j’ai pris le plus de plaisir à retrouver sont le pain, le fromage, la charcuterie, le vin. Du classique, du lourd.

Hormis ces riches repas j’ai revu de vieux amis, toujours fidèles au poste, pour faire toujours les mêmes activités : matches de ballon rond (en vrai et virtuel), inhalations de fumées orientales, débats sur l’actualité et le cours des choses, autant de prétextes pour partager des moments ensemble. Qu’il est agréable de sentir que les bons potes sont toujours là, malgré la distance et le temps qui s’écoule.

Cette fois-ci je n’ai pas eu de contrainte de temps lors de mon séjour en France. J’ai pu me programmer quelques virées dans des villes européennes dites « easyjet ». Ma première destination a été une ville que je tenais à cœur de revisiter depuis mon semestre d’études : celle de la Mecque de la techno

 

BERLIN

 

Cette ville, dans laquelle j’ai passé 6 mois en 2009, m’a marqué à jamais. C’est elle qui m’a donné le goût des voyages. L’envie de vivre à l’étranger. La confiance de pouvoir m’adapter dans un milieu inconnu. Fruits merveilleux du programme universitaire européen Erasmus, qui d’ailleurs serait voué à disparaître faute de budget.

C’est donc avec un immense plaisir que je suis retourné à Berlin, avec mon pote Xavier. On a commencé par se boire une Erdinger et manger un Bretzel au coucher du soleil dans un parc près d’Ostbahnhof, à Berlin Est.

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Puis bien sûr on a enchaîné avec une soirée jusqu’à l’aube dans plusieurs boîtes de nuit. Des boîtes ouvertes aussi bien le vendredi soir, que le samedi matin ou le dimanche après-midi à Berlin.  

Sur les traces de Paul Kalkbrenner, DJ berlinois mondialement connu grâce à son film Berlin Calling, et que j’avais croisé à Shanghai quelques mois plus tôt. Cependant Kalkbrenner n’a pas vraiment la côte dans les gros clubs techno d’ici (Berghain, Ritter Butzke, Kater Holzig) car il est jugé trop commercial.

De nombreux touristes venus de toute l’Europe viennent profiter de ces nuits allemandes rythmées comme nous. Surnommés un peu péjorativement les « Easyjet-setteurs ».

Hormis ces joies nocturnes, j’ai pris le confortable Ringbahn, sorte de RER qui fait le tour de Berlin, pour nager quelques longueurs dans l’énorme piscine de Landsberger Allee. Comme un clin d’œil au bon vieux temps où j’y allais régulièrement avec mes colocs.

Je suis allé à Kreuzberg en U-Bahn, le métro qui circule non stop le week-end, pour effectuer un pèlerinage dans les épiceries, marchés et restaurants turcs.

L’hôtel où je logeais, avec son hall d’entrée couvert de tags et squatté par des punks, rappelle bien l’ambiance underground qui règne dans la ville. Situé à Warschauer Strasse, dans le cœur de la nuit berlinoise infinie.

 

Je pense que je n’en ai pas fini avec Berlin. J’aime vraiment cette ville, si attirante, si hétéroclite mais finalement homogène dans son style. Patrizia, une amie italienne d’Erasmus, y est restée depuis, elle a trouvé un emploi à la fin de ses études. J’avoue que ça me donne des idées. Mais j’ai déjà d’autres projets à quelques milliers de kilomètres à l’Est…

 

 

ROME ET FLORENCE

 

Après mon retour à Paris, j’ai vite repris l’avion pour l’Italie. Avec May, déjà présentée dans ce blog, venue de Chine pour visiter l’Europe avec moi.

Notre voyage transalpin m’a bluffé. J’étais déjà venu à Milan, mais à l’époque je m’étais concentré sur le club aux couleurs rouge et noir et son mythique stade. Cette fois-ci, Rome et Florence m’ont littéralement charmé, pour d’autres raisons. Les paysages entre espaces naturels et monuments à l’architecture baroque sont magnifiques. Les peintures de la Renaissance qui remplissent les innombrables musées sont des bijoux. Les pizzas et pastas, des délices. La langue italienne, une merveille. Et le beau soleil et le mercure qui frôle les 30 degrés fin septembre, un régal. Chacune de ces raisons en est une suffisante pour justifier le déplacement.

Surtout avec l’essor des compagnies low-cost. J’ai visité Rome et Florence pour 90 euros aller retour. Une aubaine, qui donne envie de visiter encore plus l’Europe.

A Rome je pensais voir une grande ville polluée, remplie de voitures klaxonnant à tout va. J’y ai vu une très belle cité, quadrillée au centre par des rues piétonnes aux façades jaune et orange, où les cafés et les pizzerias prospèrent au calme. Les vestiges de l’Antiquités rappellent le poids de l’Histoire romaine. Des vallées entourent la cité, d’où son surnom de Ville aux Sept Collines.

Florence, à trois heures de train de la Ville Eternelle, m’a séduite par sa beauté architecturale. Les rues ici aussi sont pleines de charme. Pas une place dans le centre-ville florentin où il n’y ait une église. Les théâtres et musées sont légion, dont la fameuse Galerie des Offices. On y trouve des peintures de Michel-Ange, Raphaël, De Vinci, Caravaggio.

 

caravaggio

 

Petite anecdote : l’omniprésence des œuvres d’art à Florence crée chez certains touristes un malaise, un trouble du voyage, causé par le trop-plein d'émotions. C’est ce qui est arrivé à l’écrivain Stendhal lors de son passage dans la cité florentine en 1817. On parle alors de syndrome de Florence ou syndrome de Stendhal. Pour ma part je n’ai pas été atteint, apaisé par l’idée des pizzas quattro stagioni qui m’attendaient à la sortie des musées.

 

Les arts de la Renaissance ne sont pas le seul atout de Florence. L’arrière-pays toscan offre un paysage charmant entre collines de cyprès, fleuves, vallées, soleil et maisons orangées. Il donne une impression de paix naturelle, verte et dorée. Le romantisme absolu.

 

 florence

 

 

MUNICH

 

Deux jours après mon retour d’Italie, me voilà de nouveau en Allemagne : à Munich. Egalement 90 euros a/r avec Lufthansa. Avec mon père, on est venus rendre visite à mon frère Antonin qui y fait ses études. Par hasard (ou pas), notre date de séjour coïncidait avec la Fête de la Bière! On a pu voir tout au long de ces cinq jours des gens en costume bavarois un peu partout dans la ville, dans le métro, les bus. Pas question par contre d’entrer dans une des tentes de l’Oktoberfest sans avoir réservé des mois à l’avance, où alors il faut venir à l’aube. Je me suis demandé pourquoi la foule s’empresse si c’est juste pour boire de la bière et manger du poulet dans une énorme tente qui sent le houblon jusqu'à l'écoeurement. Apparemment les Munichois disent que la Fête est devenue trop commerciale et la désertent, seuls les touristes et les entreprises y vont et s'y soûlent.

Hormis les personnes ivres dans les rues, les gens allongés sur le plancher du métro, et les vomis disséminés aux quatre coins de la vile,  l’un des autres effets de la Fête de la Bière est le prix hallucinant des hôtels. J’ai vu un tarif de 80 euros pour une nuit dans un lit en dortoir !! Un prix fou, ce qui nous a poussé mon père et moi à nous passer d’hôtel et de dormir dans la chambre d’étudiant de mon frère, matelas gonflable pour le paternel, tapis de gym et duvet pour moi. Un choix judicieux au final puisqu’outre l’économie financière, ça nous a permis de passer plus de temps en famille, entre mecs. Des très bons moments.

J’ai eu un sentiment agréable en séjournant dans la cité munichoise. Pas si « chic » que je le pensais. Ville étudiante, les gens ont l’air plutôt détendus. Le beau soleil était de la partie. Les bières brunes locales, évidemment succulentes. Entre les footings au parc de Studentenstadt, les bouffes à la Hofbräuhaus am Platzl (énorme brasserie du centre-ville où, je l’ai su après, Hitler avait organisé un de ses premiers meetings en 1920), j’ai revu Matias, un ami argentin ex-collègue à Suzhou, qui maintenant travaille à Blaichach dans les Alpes allemandes et dont la copine vit à Munich.

J’en ai profité pour acheter des chaussures de foot « qualité allemande », car j’ai l’impression qu’elles sont toutes fausses en Chine. Je les ai testées illico avec mon frère lors d’un foot avec des Turcs et sous l’œil avisé de mon père, ce qui lui a rappelé ses années en tant qu’arbitre de touche au FC Mantois.

shopping_footballistique_a_Munich

 

Puisqu’on parle de football, j’ai fait un passage obligatoire par l’Allianz Arena, l’antre de « Kaiser » Franck Ribéry. Mais je l’ai visité vide, car le match de championnat contre Hoffenheim affichait complet. « Scarface » y a d’ailleurs inscit un doublé.

Je me suis également baladé au parc Olympique qui a accueilli les JO de 1972. A la vue des toiles du toit de l’Olympiastadion, ancien stade du Bayern, j’ai tout de suite pensé à la lucarne de George Weah face à Oliver Kahn lors d’un Bayern-PSG de Ligue des Champions en 1994. J’avais huit ans mais j’étais déjà à fond !

http://www.youtube.com/watch?v=q7OyefXtdi4

 

weah_vs_bayern

 

Fermeture de cette parenthèse européenne bien agréable.

Je retourne en Asie avec le sentiment que le Vieux Continent garde malgré tout beaucoup de charme. Je serai bien resté plus longtemps pour voir plus de choses, partager plus de temps avec ceux que j'aime.

Je repars avec ce constat frustrant: plus on voyage, plus on a envie de voyager.

 

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Commentaires
J
Merci! Un bouquin oui mais à propos de quoi?
D
Bravo pour tes talents de conteur, c'est très bien écrit.<br /> <br /> A quand ton premier bouquin ?
T
Belles vacances, mais tu me manques déjà, bizzzz papales.
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