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Jn in China
18 novembre 2012

Convalescence à Wuxi

delta

L'équipe Delta (version 2011-2012)

 

Journée amère

Dimanche 4 novembre.

Sous un léger soleil d’automne, mon équipe française Delta affronte Ollie’s, formation à majorité espagnole comme son nom ne l’indique pas, nos prétendants les plus sérieux pour le titre de champion.

Après dix minutes de jeu, le score est toujours nul et vierge dans ce match à six points. Nous contrôlons le jeu, avec notamment un tir sur la barre de la part de Kevin, mon nouveau colocataire chez qui j’ai emménagé depuis le mois d’octobre. Mais c’est sur une offensive espagnole que les ennuis commencent.

A la suite d’un deuxième ballon, c'est-à-dire un ballon dégagé par notre défense mais immédiatement récupéré par les adversaires, je m’apprête à faire un tacle glissé afin d’annihiler le tir espagnol qui s’annonce. Je touche la balle à temps, mais l’attaquant adverse ne freine pas son geste et frappe comme un sourd dans ma cheville. Douleur intense. Je mords la pelouse synthétique et les petites boules noires qui vont avec. Fin du match immédiate pour moi. Hôpital, radios. Bilan : grosse entorse, la cheville aussi gonflée qu’un pamplemousse.

Dans le même temps, peu après ma sortie sur blessure, l’autre défenseur central Manu commet une faute grossière dans notre surface. L’arbitre mandarin opte sans hésiter pour la double sanction : carton rouge et pénalty. Notre équipe est désorganisée, le match nous échappe. Score final 2-0 pour Ollie’s. Les Ibériques s’envolent en tête du classement à quatre points de nous, alors qu’il reste quatre journées et un calendrier qui leur est favorable.

Une journée au goût amer s’achève. Peut-être un tournant du championnat. Assurément un coup d’arrêt pour moi.

 

Repos, Fifa et pizzas

C’est ma première blessure au foot en dix-sept ans de carrière ! Il était temps. Comme si mon corps me disait stop, que le rythme était trop élevé ces dernières semaines, voire depuis trois années que je suis en Chine.

Tant de matches, de voyages, de soirées, de boulot, peu de repos.

Après un très (trop?) bref aperçu des radios et de l’état de ma cheville, le docteur chinois m’a prescrit trois-quatre jours de repos, mais les médecins français consultés par e-mail (en fait Guy et Malou, les parents de ma belle-mère Myr) m’ont conseillé un mois de repos total, sans appui. Chauvinisme ou pas, j’ai plutôt tendance à faire confiance à ces derniers.

J’ai passé ma première semaine de repos à la maison, c'est-à-dire à l’apparte (mais en Chine on dit quand même à la maison) entre poche de glace sur la cheville, attelle et « Yunnan Baiyao », une sorte de spray magique adapté à la médecine chinoise.

Me voici réduit à l’inactivité. Se retrouver contraint à l’immobilisation est très frustrant dans un pays qui bouge tellement, où tant de choses sont à voir et à faire. Mais j’écoute mon corps et je prends ma guérison au sérieux pour ne pas rechuter dès le prochain tacle glissé. Surtout que ce geste est ma marque de fabrique, ceux qui m’ont croisé sur une pelouse le savent.

Les parties de Fifa avec Kevin, les films, les livres et Internet m’aident à tuer le temps. En guise de repas, vu mon infirmité, les plats commandés se sont imposés. J’ai fait le tour des pizzerias à emporter de Suzhou : La Rose pizza, Papa John’s, Melrose pizza…

Comble de malchance : lors d’une de mes rares sorties j’ai accompagné – en béquilles – Kevin à son match de foot corpo du samedi. Une première mi-temps âpre qui voit son équipe menée contre le cours du jeu. Les défenseurs se focalisent sur Kevin, le joueur clé, l’homme à abattre de son équipe. Puis en deuxième mi-temps, arriva ce qui devait arriver... Le pauvre coloc s’est blessé lors d’une frappe de mule, le pied violemment contré par une semelle adverse. Résultat : entorse de la cheville droite, exactement comme moi !

Notre appart’ loge maintenant deux éclopés, et quatre béquilles.

Scène assez cocasse, lorsque la copine de Kevin est arrivée dans l’appartement, elle nous a vus tous les deux debout en béquilles, l’air malin. Fou rire général assuré.

 

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Colocataires et blessés

 

Lors de ma deuxième semaine de convalescence, ne pouvant toujours pas marcher, j’ai dû annuler mon vol pour Saigon, où je devais assister au mariage de JP, mon ancien coloc franco-cambodgien, et sa douce K, vietnamienne – cantonaise, autrement dit un cocktail explosif.

 

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JP et K, une photo de mariage dans la plus pure tradition asiatique

 

Une bonne partie de mes amis d’ici y sont allés. Déclarer forfait à la dernière minute pour l'expédition vietnamienne a été une grande déception, car le programme, notamment la Bachelor party (enterrement de vie de garçon) du principal intéressé s’annonçait mémorable. J’en attends avec impatience le compte-rendu dès que la fine équipe sera de retour à Suzhou.

 

Rééducation à l’Hilton

Qu’à cela ne tienne. J’ai eu un agréable lot de consolation : une semaine à l’hôtel Hilton de Wuxi, tout frais payés. J’ai en fait accompagné May qui était en formation.

Wuxi se situe à vingt kilomètres au nord-ouest de Suzhou. C’est ici que s’est déroulé un meurtre plus que suspect dans le roman de Qiu Xiaolong: Les Courants fourbes du lac Tai.

A l’hôtel j’ai pu profiter « peinard » des petits-déjeuners continentaux, de la piscine et de la salle de gym. Le personnel a été aux petits soins avec moi et mes pauvres béquilles. Tel un footballeur pro lors d’un stage de rééducation, je me suis concocté un beau programme : un peu de natation, de musculation, bains, sauna et beaucoup de repos.

 

photo

 

pisc

 

musc

 

J’espère être sur pied, c’est le cas de le dire, d’ici deux semaines. Afin de disputer les dernières journées du championnat d’automne. Et surtout de continuer à arpenter les méandres de la Chine et son territoire infini.

 

 

 

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Commentaires
J
Merci bossss!
D
bonne convalescence
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